Samba AD DC - Intégration de machines au domaine

L'intégration d'une machine dans un domaine Active Directory (AD) va permettre d'authentifier les utilisateurs du domaine sur cette machine. Cette authentification se fait vis-à-vis d'un domaine contrôleur (DC).

La création d'un domaine contrôleur Active Directory est détaillée dans Samba - Active Directory Domain Controller (AD DC). Pour l'exemple, le nom de la machine qui sera jointe au domaine est UBNWKS01.

Configuration du nom de machine

Il est recommandé de mettre le FQDN 1) de la machine dans le fichier /etc/hostname

/etc/hostname
ubnwks01.example.com

Pour faciliter la résolution de nom sans passer par le serveur DNS, il faut également ajouter le FQDN dans le fichier /etc/hosts

/etc/hosts
127.0.0.1       localhost
127.0.1.1       ubnwks01.example.com ubnwks01

# The following lines are desirable for IPv6 capable hosts
::1     localhost ip6-localhost ip6-loopback
ff02::1 ip6-allnodes
ff02::2 ip6-allrouters

Les commandes hostname et hostname -f doivent retourner le même résultat, le FQDN de la machine, ubnwks01.example.com. Il est important que ce soit le FQDN qui suit en premier l'adresse 127.0.1.1.

Résolution de nom de domaine

Une bonne résolution de nom de domaine est indispensable au sein d'un domaine Samba AD DC. Dans le fichier /etc/resolv.conf, il faut retrouver un serveur DNS du domaine et le domaine de recherche.

/etc/resolv.conf
nameserver 192.168.1.11
search example.com

Ces paramètres sont soit fournis par le serveur DHCP du réseau ou configurés de façon statique dans le fichier /etc/network/interfaces (obsolète à partir de 18.04) ou dans un fichier YAML dans /etc/netplan (par défaut à partir de 18.04) (se référer à Comment configurer son réseau local ? et netplan)

Les tests suivant devraient renvoyer des résultats corrects (se référer à Samba AD DC - Tests du DNS)

dig ubndc01.example.com
dig -t SRV _kerberos._tcp.example.com
dig doc.ubuntu-fr.org

Synchronisation du temps

Pour plusieurs raisons dont l'authentification Kerberos, la synchronisation des horloges entre les machines est indispensable.

Pour ce faire, il faut installer le paquet ntp

sudo apt-get install ntp

Configurer ntp pour qu'il se synchronise sur le DC. Voici un exemple de configuration simplifiée :

/etc/ntp.conf
driftfile      /var/lib/ntp/ntp.drift
logfile        /var/log/ntp

# Specify one or more NTP servers.
server ubndc01.example.com

# By default, exchange time with everybody, but don't allow configuration.
restrict default kod notrap nomodify nopeer mssntp limited

# Local users may interrogate the ntp server more closely.
restrict 127.0.0.1

Redémarrer le service ntp

sudo service ntp restart

Vérifier le bon fonctionnement de ntp

ntpq -p
     remote           refid      st t when poll reach   delay   offset  jitter
 ==============================================================================
 192.168.1.11    10.240.242.252  10 u  887 1024  377    0.632   -0.919   2.476

Installer samba

Il faut installer le paquet samba

sudo apt-get install samba

Stopper les services

sudo service smbd stop
sudo service nmbd stop

Configurer samba

La configuration de samba peut être réécrite comme suit :

  • Pour Ubuntu 14.04 et 16.04 (avant Samba 4.6)
/etc/samba/smb.conf
# Global parameters
[global]
        workgroup = EXAMPLE
        realm = EXAMPLE.COM
        netbios name = ubnwks01
        security = ADS
        encrypt passwords = yes

        idmap config EXAMPLE:backend = ad
        idmap config EXAMPLE:schema_mode = rfc2307
        idmap config EXAMPLE:range = 10000-39999

        idmap config *:backend = tdb
        idmap config *:range = 40000-49999

        winbind nss info = rfc2307
        winbind trusted domains only = no
        winbind use default domain = yes
        winbind enum users = yes
        winbind enum groups = yes
        winbind refresh tickets = yes
                
        kerberos method = system keytab
  • A partir d'Ubuntu 17.10 (à partir de Samba 4.6)
/etc/samba/smb.conf
# Global parameters
[global]
        workgroup = EXAMPLE
        realm = EXAMPLE.COM
        netbios name = ubnwks01
        security = ADS
        encrypt passwords = yes

        idmap config EXAMPLE:backend = ad
        idmap config EXAMPLE:schema_mode = rfc2307
        idmap config EXAMPLE:range = 10000-39999
        idmap config EXAMPLE:unix_nss_info = yes

        idmap config *:backend = tdb
        idmap config *:range = 40000-49999

        winbind trusted domains only = no
        winbind use default domain = yes
        winbind enum users = yes
        winbind enum groups = yes
        winbind refresh tickets = yes
                
        kerberos method = system keytab

Les lignes idmap config EXAMPLE … sont très importantes. Elles définissent le backend (méthode d'accès) AD (Active Directory), le schéma rfc2307 (contenant les extensions NIS utiles pour les systèmes Linux et UNIX) et la plage d'identifiants numériques pour les utilisateurs et groupes du domaine EXAMPLE. Cette plage doit être définie dans la politique du domaine. Afin d'éviter des usurpations d'identité et de droits, il faut garantir que ces numéros soient uniques. Ils ne peuvent donc pas être utilisés localement (sur aucune machine du domaine).

Les lignes idmap config *:… définissent le backend tdb (base de données locale) et la plage d'identifiants pour les utilisateurs et groupes venant d'autres domaines. On retrouve ici entre-autre les groupes venant de BUILTIN. Par défaut, une machine qui rejoint le domaine reçoit deux groupes locaux, BUILTIN\Administrators et BUILTIN\Users. Par défaut, le groupe EXAMPLE\Domain Admins est membre du groupe BUILTIN\Administrators et le groupe EXAMPLE\Domain Users est membre du groupe BUILTIN\Users. Les autres groupes qui seraient créés localement sur la machine auront la forme UBNWKS01\Nom du groupe.

Les lignes winbind … définissent d'autres options pour l'utilisation de winbind. Notamment, la ligne use default domain permet de ne pas devoir inscrire à chaque fois le nom du domaine pour un utilisateur ou un groupe appartenant au domaine par défaut.

La ligne kerberos method = system keytab va générer, lorsque l'on joint la machine au domaine, et maintenir à jour un fichier keytab propre à la machine (/etc/krb5.keytab). Ce fichier est le jeton d'authentification Kerberos pour la machine (UBNWKS01$). Ce jeton comme toute autre jeton Kerberos expire après un certain délais (10 jours ?). Avec cette option, le service samba maintient à jour ce jeton en le renouvelant régulièrement à condition d'avoir une connexion avec le DC.

A partir de Samba 4.6, le paramètre winbind nss info = rfc2307 est remplacé par idmap config EXAMPLE:unix_nss_info = yes2)

Appliquer les modifications

Redémarrer les services smbd et nmbd.

sudo service smbd start
sudo service nmbd start

Joindre la machine au domaine

Bien que l'option createupn ne soit pas obligatoire pour joindre la machine dans le domaine, certaines fonctionnalités tel que Partage NFSv4 avec authentification Kerberos auront besoin que cette information soit présente dans l'AD. Il est donc recommandé de directement fournir ces informations plutôt que de ne pas le faire, attendre et finalement s'amuser à modifier ultérieurement l'objet dans l'AD.

sudo net join -U Administrator

ou

sudo net join createupn=UBNWS01.EXAMPLE.COM\$@EXAMPLE.COM -U Administrator
Enter Administrator's password:
Using short domain name -- EXAMPLE
Joined 'UBNWKS01' to dns domain 'example.com'
En cas d'erreur: "No DNS domain configure for ubnwks01. Unable to perform DNS Update. DNS update failed …"

Ceci peut résulter du fait que le fichier /etc/hostname ne contenait pas le FQDN de la machine. Pour y remédier, on peut ajouter manuellement le record dans le DNS avec la commande qui suit :

samba-tool dns add ubndc01 example.com ubnwks01 A 192.168.1.101 -U Administrator

Ticket Kerberos de la machine

Si la ligne kerberos method = system keytab était présente dans la partie globale du fichier /etc/samba/smb.conf, un fichier /etc/krb5.keytab a été crée lorsque la machine a été jointe au domaine. Ce fichier contient le ticket Kerberos de la machine (UBNWKS01$). De par sa nature, cette information est sensible et donc protégée par des droits d'accès restreints (-rw------ root root). Tant que la ligne kerberos method = system keytab, ce jeton d'authentification sera renouvellé à temps à condition de ne pas dépasser le délais de renouvellement.

On peut vérifier si le fichier existe avec

ls -l /etc/krb5.keytab
-rw------- 1 root root 1057 Nov  4 19:37 /etc/krb5.keytab

Avec les outils Kerberos, on peut lire ce ticket

sudo klist -ket
Keytab name: FILE:/etc/krb5.keytab
KVNO Timestamp           Principal
---- ------------------- ------------------------------------------------------
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01.example.com@EXAMPLE.COM (des-cbc-crc) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01.example.com@EXAMPLE.COM (des-cbc-md5) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01.example.com@EXAMPLE.COM (aes128-cts-hmac-sha1-96) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01.example.com@EXAMPLE.COM (aes256-cts-hmac-sha1-96) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01.example.com@EXAMPLE.COM (arcfour-hmac) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01@EXAMPLE.COM (des-cbc-crc) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01@EXAMPLE.COM (des-cbc-md5) 
   1 11/04/2014 19:37:24 host/ubnwks01@EXAMPLE.COM (aes128-cts-hmac-sha1-96) 
   1 11/04/2014 19:37:25 host/ubnwks01@EXAMPLE.COM (aes256-cts-hmac-sha1-96) 
   1 11/04/2014 19:37:25 host/ubnwks01@EXAMPLE.COM (arcfour-hmac) 
   1 11/04/2014 19:37:25 UBNWKS01$@EXAMPLE.COM (des-cbc-crc) 
   1 11/04/2014 19:37:25 UBNWKS01$@EXAMPLE.COM (des-cbc-md5) 
   1 11/04/2014 19:37:25 UBNWKS01$@EXAMPLE.COM (aes128-cts-hmac-sha1-96) 
   1 11/04/2014 19:37:25 UBNWKS01$@EXAMPLE.COM (aes256-cts-hmac-sha1-96) 
   1 11/04/2014 19:37:25 UBNWKS01$@EXAMPLE.COM (arcfour-hmac) 

On peut vérifier que ce fichier est toujours valide pour authentifier la machine et ses services vis-à-vis du serveur Kerberos

sudo kinit -V -k 'UBNWKS01$' -c /dev/null
Using default cache: /tmp/krb5cc_1000
Using principal: UBNWKS01$@EXAMPLE.COM
Authenticated to Kerberos v5

La ligne Authenticated to Kerberos v5 témoigne de la bonne exécution et donc de la validité du fichier /etc/krb5.keytab. Si au contraire, on reçoit kinit: Bad encryption type while getting initial credentials. Ceci signifie que le ticket d'authentification présent dans ce fichier est expiré. Il faut le régénérer avec la commande net ads keytab create. On verra alors avec la commande klist -ket que le chiffre dans la colonne KVNO a été incrémenté (une ou plusieurs fois)

Si le fichier /etc/krb5.keytab n'existe pas ou que le ticket d'authentification a expiré, il faut vérifier la présence de la ligne kerberos method = system keytab dans la partie globale du fichier /etc/samba/smb.conf et recréer manuellement le fichier. Deux opérations sont nécessaires. La première consiste à obtenir un ticket Kerberos au nom de Administrator (un compte du domaine possédant les droits d'administration sur celui-ci) pour le superutilisateur root.

sudo kinit administrator
Password for administrator@EXAMPLE.COM:

La seconde interroge le DC pour recevoir un nouveau jeton et crée le fichier /etc/krb5.keytab sur la machine.

sudo net ads keytab create -k
Vous recevez un avertissement si le paramètre "kerberos method" n'est pas définit dans /etc/samba/smb.conf
Warning: "kerberos method" must be set to a keytab method to use keytab functions.

Finalement et pour la sécurité, on peut détruire le ticket Kerberos utilisé avec les droits root

sudo kdestroy

Installer Winbind

Il faut installer libnss-winbind, libpam-winbind et winbind

sudo apt-get install libnss-winbind libpam-winbind winbind

A ce stade, la commande wbinfo devrait déjà fonctionner mais pas getent pour les utilisateurs et groupes du domaine (correctement configurés).

wbinfo -u
wbinfo -g

Configurer le Name Service Switch

Il faut ajouter winbind aux possibilités passwd et group.

/etc/nsswitch.conf
passwd:         compat winbind
group:          compat winbind
Ceci ne montre que les modifications apportées au fichier

A ce stade, la commande getent passwd devrait lister les utilisateurs du domaine (correctement configurés).

getent passwd
...
administrator:*:10000:10000:Administrator:/home/example/administrator:/bin/bash
...

A ce stade, la commande getent group ne devrait pas lister les groupes du domaine (correctement configurés) à cause de la ligne winbind use default domain = yes présente dans /etc/samba/smb.conf. Mais, on peut obtenir les informations sur un groupe du domaine en spécifiant ce groupe à la commande getent

getent group "Domain Admins"
domain admins:x:10000:administrator

La commande id peut également être utilisée pour lister l'identifiant d'un utilisateur du domaine (son UID), l'identifiant de son groupe principal (GID) et les identifiants des autres groupes auxquels il appartient tenant compte de l'héritage.

id administrator
uid=10000(administrator) gid=10000(domain admins) groups=10000(domain admins),10005(schema admins),10007(group policy creator owners),10017(denied rodc password replication group),10004(enterprise admins),10003(domain users)
Les commandes ci-dessus ne mentionnent pas le domaine auquel appartient l'utilisateur ou le groupe. Cette information n'est pas nécessaire car samba est configuré pour utiliser le domaine par défaut avec la ligne winbind use default domain = yes. Dans le cas contraire, il aurait fallu noter EXAMPLE\Administrator

Tout ceci montre une situation correctement configurée c'est-à-dire que chaque utilisateur ou groupe du domaine possède un identifiant NIS unique. Dans le cas contraire, par exemple pas d'identifiant pour le groupe schema admins donnerait ce résultat avec la commande id

id administrator
uid=10000(administrator) gid=10000(domain admins) groups=10000(domain admins),4294967295,10007(group policy creator owners),10017(denied rodc password replication group),10004(enterprise admins),10003(domain users)
L'identifiant 4294967295 n'est pas dans le range du domaine (10000-39999) ou des autres domaines (40000-49999). Ceci montre que l'utilisateur administrator est membre d'un groupe que le système n'est pas capable d'identifier correctement. Ceci générera des problèmes futures. Il faut y remédier. Une possibilité est l'utilisation d'un script qui parcours l'ensemble des utilisateurs et groupes du domaine pour vérifier et au besoin ajouter un identifiant NIS. Plus d'infos ici.
Après avoir rejoint le domaine, il est possible que les groupes BUILTIN\Administrators et BUILTIN\Users ne soient pas correctement reconnu par winbind. Dans ce cas, on peut les lister. Cette opération semble remédier au problème. Après, il faut vider le cache et redémarrer le service winbind.
net rpc group list -U Administrator
Administrators
Users
sudo net cache flush
sudo service winbind restart

Configurer PAM

Le module PAM de winbind gère le mécanisme d'authentification des utilisateurs. C'est celui-ci qui va permettre aux utilisateurs de se loguer sur la machine physiquement ou de façon distante. Par défaut, il ne faut rien faire. Cependant lorsqu'un utilisateur du domaine voudra se loguer sur la machine, son répertoire HOME n'existera probablement pas sur cette machine. Afin de remédier à ce problème, il faut créer un fichier /usr/share/pam-configs/mkhomedir qui va permettre de créer automatiquement le répertoire HOME de l'utilisateur qui se connecte.

/usr/share/pam-configs/mkhomedir
Name: Create home directory during login
Default: yes
Priority: 900
Session-Type: Additional
Session: required pam_mkhomedir.so umask=0077 skel=/etc/skel

Il faut finalement activer le module qui vient d'être créé

sudo pam-auth-update
Package configuration                                                           
                                                                                
   ┌─────────────────────────┤ PAM configuration ├──────────────────────────┐   
   │ PAM profiles to enable:                                                │   
   │                                                                        │   
   │    [*] Create home directory during login                              │   
   │    [*] Unix authentication                                             │   
   │    [*] Winbind NT/Active Directory authentication                      │   
   │    [*] Register user sessions in the systemd control group hierarchy   │   
   │    [*] Inheritable Capabilities Management                             │   
   │                                                                        │   
   │                   <Ok>                       <Cancel>                  │   
   └────────────────────────────────────────────────────────────────────────┘   

On peut à présent tester l'authentification soit sur une autre console (Ctrl+F2), soit avec ssh

ssh administrator@localhost
...
administrator@localhost's password:
Creating directory '/home/example/administrator'.
...
administrator@ubnwks01:~$ pwd
/home/example/administrator

On voit que le répertoire HOME de l'utilisateur a été créé lors du processus de login (même par SSH).

Authentification hors ligne

A mettre à jour cfr PAM Offline Authentication

Le cas des ordinateurs portables est typique d'une situation dans laquelle l'utilisateur est amené à ne pas être connecté au réseau et par conséquence, ne pas être capable de se faire authentifier par le DC. Une solution à ce problème consiste à mettre en place un cache des authentifications sur base des authentifications réussies. Ainsi, lorsque le DC est inaccessible, le cache permet d'authentifier l'utilisateur lui permettant de travailler.

La ligne winbind offline login = yes dans le fichier /etc/samba/smb.conf indique au PAM pour Winbind d'autoriser l'authentification sur base d'un cache. Il faut donc ajouter cette ligne.

/etc/samba/smb.conf
...
        winbind offline logon = yes
...

Il faut également ajouter l'option cached_login au PAM pour Winbind en créant ou modifiant le fichier /etc/security/pam_winbind.conf et en rechargeant PAM

/etc/security/pam_winbind.conf
[global]
# request a cached login if possible (needs "winbind offline logon = yes" in smb.conf)
cached_login = yes
sudo pam-auth-update

Afin de réaliser le cache des d'informations d'authentification, il faut installer le PAM pour CCRED (Cache Credentials) avec le paquet libpam-ccreds

sudo apt-get install libpam-ccreds

Le PAM pour CCRED (Cache Credentials) réalise le cache des informations d'authentification. Ce cache est stocké dans une base de données de type Berkeley DB, /var/cache/.security.db. Il est possible d'interroger cette base de données avec les outils cc_dump et cc_test fournis par le paquet libpam-ccreds. Cette base de données équivaut au shadow du NSS.

Il faut également ajouter le paquet nss-updatedb

sudo apt-get install nss-updatedb

Le paquet nss-updatedb fourni la commande nss_updatedb qui permet de créer des bases de données de type Berkeley DB stockant les données équivalentes aux passwd et group du NSS. Il faut l'invoquer régulièrement afin de maintenir à jour ces bases de données.

sudo nss_updatedb winbind

De plus, il faut informer le système qu'il peut utiliser ces bases de données comme source pour passwd et group en ajoutant db aux entrées respectives du fichier /etc/nsswitch.conf

/etc/nsswitch.conf
passwd:        compat winbind db
group:         compat winbind db

Une fois ceci mis en place, un utilisateur du domaine pourra se reconnecter à sa session lorsqu'il est hors ligne.

Sudo

Afin de donner les droits superutilisateur local à un groupe du domaine (Domain Admins), il faut modifier avec la commande visudo le fichier /etc/sudoers.

sudo visudo

Et ajouter les lignes

/etc/sudoers
...
# Allow members of domain group "Domain Admins" to execute any command
%domain\ admins ALL=(ALL:ALL) ALL
...

A présent, les membres du groupe "Domain Admins" peuvent exécuter toutes les commandes avec sudo.

Outils Kerberos

Il pourra être utile d'installer les outils Kerberos (notamment kinit, klist, kdestroy, …) pour investiguer, tester et dépanner les problèmes relatifs à Kerberos.

sudo apt-get install krb5-user

Plus d'infos, se référer à Samba AD DC - Tests de Kerberos

Samba-tool

L'outil samba-tool peut être utilisé pour administrer à distance le domaine en ajoutant en fin de commande -H ldap://ubndc01.example.com. Ne pas mettre l'IP d'un serveur !

L'authentification peut se faire de façon traditionnelle pour tous les utilisateurs en ajoutant en fin de commande -U <domain username>

localuser@ubnwks01:~$ samba-tool user list -U Administrator -H ldap://ubndc01.example.com
Password for [EXAMPLE\Administrator]:
administrator
krbtgt
Guest

Ou sur base du ticket Kerberos en ajoutant en fin de commande -k yes pour un utilisateur du domaine correctement authentifié

administrator@ubnwks01:~$ samba-tool user list -k yes -H ldap://ubndc01.example.com
administrator
krbtgt
Guest

Ou sur base du ticket Kerberos en ajoutant en fin de commande -k yes pour un utilisateur quelconque ayant demandé un ticket avec kinit pour le compte d'un utilisateur du domaine

localuser@ubnwks01:~$ kinit administrator@EXAMPLE.COM
Password for administrator@EXAMPLE.COM: 
localuser@ubnwks01:~$ klist
Ticket cache: FILE:/tmp/krb5cc_1000
Default principal: administrator@EXAMPLE.COM

Valid starting       Expires              Service principal
10/31/2014 15:41:37  11/01/2014 01:41:37  krbtgt/EXAMPLE.COM@EXAMPLE.COM
        renew until 11/01/2014 15:41:31
localuser@ubnwks01:~$ samba-tool user list -k yes -H ldap://ubndc01.example.com
administrator
krbtgt
Guest
localuser@ubnwks01:~$ kdestroy

ssh

Pour activer l'utilisation de l'authentification par Kerberos pour SSH, il faut décommenter les lignes concernant GSSAPIAuthentication dans /etc/ssh/sshd_config (pour la partie serveur) et GSSAPIAuthentication et GSSAPIDelegateCredentials dans /etc/ssh/ssh_config (pour la partie cliente) et activer ces options en passant la valeur à yes au lieu de no.

/etc/ssh/sshd_config
...
        GSSAPIAuthentication = yes
...
/etc/ssh/ssh_config
...
        GSSAPIAuthentication = yes
        GSSAPIDelegateCredentials = yes
...

La modification du fichier /etc/ssh/ssh_config doit se faire sur chaque machine à partir de laquelle un client essaye d'ouvrir une session SSH.

La modification du fichier /etc/ssh/sshd_config doit se faire sur chaque machine sur laquelle un client essaye d'ouvrir une session SSH.

Pour que le serveur SSH puissent accepter l'authentification de l'utilisateur, il doit posséder lui-même un ticket Kerberos valide. Sans configuration particulière, le serveur SSH utilisera le ticket Kerberos de la machine pour s'authentifier (c-à-d. le fichier /etc/krb5.keytab). En cas de problème, il faut vérifier la validité du ticket (se référer à Ticket Kerberos de la machine)

A présent, un utilisateur du domaine utilisant une autre machine du domaine peut ouvrir une session SSH sur la machine ubnwks01 sans devoir introduire son mot de passe.

AppArmor

Afin d'éviter de désagréables dysfonctionnements provoqués par AppArmor, il faut le reconfigurer pour définir le chemin des répertoires home des utilisateurs du domaine, typiquement /home/example/

sudo dpkg-reconfigure apparmor
   ┌────────────────────────────────────────────────┤ Configuration de apparmor ├────────────────────────────────────────────────┐   
   │ Veuillez indiquer, séparés par des espaces, les emplacements des répertoires personnels (« home ») supplémentaires des      │   
   │ utilisateurs. Ces répertoires seront ajoutés à ceux qui sont indiqués dans /etc/apparmor.d/tunables/home ; ils doivent se   │   
   │ terminer par un « / ».                                                                                                      │   
   │                                                                                                                             │   
   │ Exemple : si les répertoires des utilisateurs sont stockés dans /srv/nfs/home et /mnt/homes, vous devriez entrer «          │   
   │ /srv/nfs/home/ /mnt/homes/ ».                                                                                               │   
   │                                                                                                                             │   
   │ Emplacement du répertoire personnel supplémentaire :                                                                        │   
   │                                                                                                                             │   
   │ /home/example/                                                                                                              │   
   │                                                                                                                             │   
   │                                                           <Ok>                                                              │   
   │                                                                                                                             │   
   └─────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────────┘   

Ceci va modifier le fichier /etc/apparmor.d/tunables/home.d/ubuntu

/etc/apparmor.d/tunables/home.d/ubuntu
@{HOMEDIRS}+=/home/example/

Policy-Kit

Les droits d'administration pour PolicyKit sont définis par les fichiers dans /etc/polkit-1/localauthority.conf.d. Par défaut dans ce répertoire, il existe déjà 2 fichiers 50-localauthority.conf et 51-ubuntu-admin.conf. Ces deux fichiers définissent le même paramètre de configuration AdminIdentities, les identités des administrateurs. Le fichier ayant le plus grand nombre écrase les paramètres identiques définis par les fichiers ayant un nombre inférieure. Ainsi par défaut sous Ubuntu, c'est le fichier 51-ubuntu-admin.conf qui sera utilisé pour définir les identités des administrateurs. Pour redéfinir ces identités d'administration, il est recommandé de créer un nouveau fichier car les fichiers existant pourraient être automatiquement modifiés lors d'une mise à jour. Ce nouveau fichier doit alors avoir un nombre supérieur à 51.

Par exemple, pour ne donner les droits qu'aux administrateurs du domaine

/etc/polkit-1/localauthority.conf.d/60-example.com-admin.conf
[Configuration]
AdminIdentities=unix-group:Domain Admins

Ou pour donner les droits aux administrateurs du domaine et aux administrateurs locaux (environnement mixte)

/etc/polkit-1/localauthority.conf.d/60-example.com-admin.conf
[Configuration]
AdminIdentities=unix-group:Domain Admins;unix-group:sudo;unix-group:admin

Mise en correspondance des groupes

Les utilisateurs du domaine peuvent être directement ajoutés aux groupes Unix locaux mais la tâche serait fastidieuse et ingérable dans un domaine comportant un grand nombre de machine et d'utilisateur. Pour ce faire, il est possible de mettre en correspondance un groupe Samba local avec un groupe Unix local et d'ajouter un ou des groupes ou utilisateurs du domaine à ce groupe Samba local. Ainsi, les utilisateurs du domaine peuvent devenir membre des groupes Unix locaux.

Voici un exemple plus parlant:

  • Considérons l'utilisateur du domaine Administrator membre du groupe du domaine Domain Admins. Supposons qu'il veuille lire les fichiers log (auth.log, syslog) d'une machine linux membre du domaine. Cette action est tout à fait normale. Cependant, par défaut, cet utilisateur n'est pas membre du groupe Unix local adm. Il ne pourrait donc pas les lire ces fichiers sauf si les droits sudo lui ont été octroyés comme expliqué ci-dessus. L'alternative serait de le mettre automatiquement dans le groupe Unix local adm.

Pour ce faire, il faut créer une correspondance entre le group Unix local adm et un groupe Samba local avec la commande suivante:

sudo net groupmap add unixgroup=adm type=local
No rid or sid specified, choosing a RID
Got RID 1001
Successfully added group adm to the mapping db as a alias (local) group

Premièrement, il est possible de définir manuellement le RID du group Samba local. Quel intérêt ? Deuxièment, il est également possible de définir le nom du groupe Samba local. Par défaut, ce dernier prend le même nom que le groupe Unix local.

Finalement, il faut ajouter le groupe du domaine Domain Admins (ou l'utilisateur Administrator) au groupe Samba local. Cependant, la commande qui va ajouter le groupe ou l'utilisateur du domaine utilise les SID de ceux-ci ainsi que le SID du groupe local. Les commandes qui suivent vont premièrement afficher le SID du groupe local adm, deuxièment afficher le SID du groupe du domaine Domain Admin et finalement rendre le second membre du premier.

sudo net groupmap list ntgroup=adm
adm (S-1-5-21-1757501545-3173013020-1010731404-1001) -> adm

wbinfo -n "Domain Admins"
S-1-5-21-118621575-641544407-1507140581-512 SID_DOM_GROUP (2)

sudo net groupmap addmem S-1-5-21-1757501545-3173013020-1010731404-1001 S-1-5-21-118621575-641544407-1507140581-512

Quelques commandes pour vérifier

  • Pour lister les groupes Samba locaux
sudo net groupmap list verbose
adm
        SID       : S-1-5-21-1757501545-3173013020-1010731404-1001
        Unix gid  : 4
        Unix group: adm
        Group type: Local Group
        Comment   : Local Unix group
Administrators
        SID       : S-1-5-32-544
        Unix gid  : 40000
        Unix group: BUILTIN\administrators
        Group type: Local Group
        Comment   : 
Users
        SID       : S-1-5-32-545
        Unix gid  : 40001
        Unix group: BUILTIN\users
        Group type: Local Group
        Comment   : 

On remarque que par défaut, il existe 2 groupes locaux BUILTIN, Administrators et Users, dont les groupes du domaine Domain Admins et Domain Users sont respectivement membres.

  • Pour lister les groupes du domaine membres d'un groupe Samba local
sudo net groupmap listmem S-1-5-21-1757501545-3173013020-1010731404-1001
S-1-5-21-118621575-641544407-1507140581-512
  • Pour résoudre cet SID en nom
wbinfo -s S-1-5-21-118621575-641544407-1507140581-512
EXAMPLE\Domain Admins 2

Le code qui suit représente le type de l'objet: 1 pour un utilisateur, 2 pour un groupe.

Essentiellement après avoir supprimé des groupes Samba locaux, il faut vider le cache de IDMAP pour que cette suppression soit immédiatement effective.
sudo net cache flush
La mise en correspondance des groupes du domaine avec les groupes Unix locaux est une méthode plus simple et plus efficace que de réaliser de multiples modifications des droits pour les donner aux utilisateurs du domaine. Ceci peut donc rendre inutile la modification précédente concernant Policy-Kit. Il serait également possible de ne pas réaliser la modification concernant sudo. Cependant, si la correspondance des groupes vient à être perdue, l'administrateur du domaine ne pourrait plus corriger la situation. Cette raison peut donc justifier le fait de conserver cette modification.

smb4k

Se référer à Monter des partages Windows sous KDE.

Dans smb4k, il existe l'option Essayer de s'authentifier avec Kerberos de l'onglet Paramètres généraux dans Configuration Smb4k / Samba qui sert lors de l'authentification de l'utilisateur vis-à-vis du serveur de fichier distant. Cependant, il faut utiliser l'option avancée Mode de sécurité de l'onglet Montage dans Configuration Smb4k / Samba et choisir Kerberos 5 authentication. Cette option permet de monter un partage Windows (CIFS) à partir du ticket Kerberos de l'utilisateur reçu lors de son login. Elle correspond exactement à l'option sec=krb5 de mount.cifs.

Ceci reviendrait à exécuter la commande :

sudo mount.cifs //server/share /mnt/point -o sec=krb5

Sous Trusty (14.04), lorsque l'utilisateur essaie de monter son partage ainsi, il reçoit le message d'erreur : "Mount error (126): Required key not available. Refer to the mount.cifs(8) manual page." Le problème vient de l'accès au ticket Kerberos. L'application mount.cifs, étant toujours exécutée par root via le setuid bit, cherche le ticket Kerberos de l'utilisateur root et non celui de l'utilisateur réel. Ne le trouvant pas, l'application renvoie l'erreur ci-dessus.

La solution à ce problème est de passer l'option cruid avec la valeur UID de l'utilisateur dans le champ Options supplémentaires de l'onglet Montage dans Configuration Smb4k / Samba, par exemple cruid=10000. Ceci résout le problème et permet d'accéder au partage.

Ceci reviendrait à exécuter la commande :

sudo mount.cifs //server/share /mnt/point -o sec=krb5,cruid=$UID

Cependant, l'utilisation de l'option cruid représente une faille de sécurité qui permet à un utilisateur d'encoder l'UID d'un autre utilisateur et ainsi d'obtenir les droits de cet utilisateur (CVE-2014-2581). Actuellement, Trusty (14.04) fourni le paquet smb4k en v1.0.9 sans appliquer une mise à jour de sécurité concernant cette faille. A partir de la version 1.1.1, le réglage du paramètre cruid est refusé par l'application smb4k. En arrière plan, l'application utilise ce paramètre avec la valeur UID de l'utilisateur réel. Il est donc recommandé d'utiliser la v1.1.2 disponible pour Utopic (14.10) parfaitement compatible d'un point de vue de ces dépendances avec Trusty (14.04).

Pour les utilisateurs de Trusty (14.04), la méthode la plus simple consiste à installer le paquet smb4k qui installera automatiquement les dépendances. Après, il faut désinstaller ce paquet mais pas ses dépendances. Il ne faut donc pas exécuter un autoremove. Et finalement, il faut télécharger le paquet depuis un dépôt officiel (attention au choix de l'architecture amd64 ou i386) et l'installer manuellement.

sudo apt-get install smb4k
sudo apt-get remove smb4k
wget http://archive.ubuntu.com/ubuntu/pool/universe/s/smb4k/smb4k_1.1.2-1_amd64.deb
sudo dpkg -i smb4k_1.1.2-1_amd64.deb

1)
Fully Qualified Domain Name: Nom de machine incluant la partie domaine
  • tutoriel/samba_ad_dc_members.txt
  • Dernière modification: Le 11/09/2022, 12:20
  • par moths-art